De l’idée de partir au choix du bateau :
Alors voilà, il faut bien commencer par expliquer ! Expliquer quoi d’ailleurs et pour qui ? Nous, on veut voir ce qu’il y a plus loin que l’horizon. L’avion c’est bien, c’est rapide, mais le voyage en soit ça peut être un moment de pur plaisir. C’est ce que nous ressentons lorsque nous sommes en mer. Donner une origine à cette envie de partir ? Il faut sûrement remonter dans toute notre histoire, commune ou pas pour en trouver les traces… Mais voilà, ce qui est sûr, c’est que nous en avons envie tous les deux et que nous espérons avoir transmis cette envie à nos filles.
Du coup, quand la décision est prise, tout devient plus clair, pas forcément plus simple, mais plus évident.
Notre décision interviendra donc début 2013. À force de lire les blogs de ceux qui sont en mer, d’échanger avec eux via internet, la question « et pourquoi pas nous ? » trouvera sa réponse : ça sera également pour nous.
Bon ça, c’est fait, on part ! Ok, mais où et combien de temps ?
Un tour de méditerranée, l’idée est séduisante et nous avons adoré nos séjours en Croatie, Turquie, Côte d’Azur. Il y a beaucoup à faire et les distances peuvent être courtes, mais on se plait à penser que toutes ces destinations seront facilement réalisables plus tard, quitte à partir, autant aller vers des destinations plus inaccessibles.
Combien de temps ? La question est vite réglée, un an maxi. En premier lieu pour une question de budget, et ensuite parce que la scolarisation de nos enfants reste importante et qu’une nouvelle vie nous attendra au retour avec d’autres challenges professionnels à relever.
Le tour de l’Atlantique semble donc tout formaté pour ce que nous souhaitons réaliser. De l’aventure, de l’exotisme, de la diversité. Le chemin est parcouru chaque année par de nombreuses familles et nous pourrons nous rencontrer sur les îles et tisser à notre tour nos cercles de bateaux-copains… Et puis, devenir un Atlanticos, ça a de l’allure !
La question du quand est facile à résoudre compte tenu des cycles scolaires, départ prévu en août 2014, soit un an et demi pour se préparer! Ça paraît beaucoup, mais c’est finalement très court compte-tenu de tout ce qu’il y a à préparer.
Liste des choses à faire pour être prêt à temps :
-trouver le bateau nous permettant de réaliser notre rêve : dans notre budget, du costaud, de la classe, manœuvrable à 2, et offrant un volume suffisant pour accueillir du monde aux escales !
-se former à tout ce que l’on ne sait pas faire
-conditionner sa famille pour que tout se passe bien et les rassurer.
Pour le choix du bateau, on vous passera tous les épisodes et discussions acharnées avec Eric, toutes les visites (salons, particuliers) qui vous permettent de dire que ça ne sera pas celui là, tous les listings réalisés avec les cases rédhibitoires (ex: pas de rail de grand-voile devant la descente pour Marine, pas de grand-voile à enrouleur pour Séb), et puis un jour, en visitant un voilier qui revient d’un tour, on se dit mutuellement : c’est celui-la qu’il nous faut !
Bien sûr, il n’est pas tout jeune, bien sûr, il peut être amélioré, bien sûr, ça n’est pas une formule 1, mais on se sent bien dedans et l’aventure peut prendre une forme qui nous plait déjà. C’est donc en septembre 2013 que nous visitons pour la première fois « Farol », un Feeling 446 ayant mené une famille de Morlaix autour de l’Atlantique pendant l’année 2012-2013. La magie opère tout de suite puis viennent les questions qui vont avec : est-ce qu’il n’est pas trop grand, est-ce que le budget est raisonnable, est-ce qu’on saura le mener ? On demande donc aux propriétaires de ne pas le vendre trop tôt et de nous laisser un peu réfléchir, puis on revient sur Morlaix avec Eric et Catherine pour avoir leur avis, on dort à bord pour se rendre compte de l’espace, on fait ce qu’il faut pour boucler un budget et puis un jour, il faut bien franchir le pas ! On signe le compromis… Et l’aventure peut enfin prendre corps.
Dans le même temps, il faut se former à ce que l’on ne sait pas faire ! C’est à dire pas mal de choses… C’est finalement plutôt relax de partir en vacances en voilier avec un beau-père skipper, la, ça sera notre rôle que de tout assumer ! Il nous faut donc apprendre tout ce qui n’est pas de la navigation pure et que nous commençons à humblement maîtriser. Donc permis mer pour tous les 2, les manœuvre de port, il n’y a pas de raison que ça ne soit que pour bibi. Le certificat de radio-téléphonie restreint, idem. Pour les autres formations, on se repartira les rôles, à Marine le stage Médical en milieu isolé et à Sébastien le permis hauturier (merci le Dif) et le stage moteur diesel. Il y a bien d’autres formations, mais notre temps et notre budget sont limités.
Pour conditionner sa famille, c’est une toute autre histoire faite de beaucoup d’explications et de palabres. Mais bon, tout le monde se convainc que cela va être une aventure géniale et enrichissante à tout point de vue. Compte-tenu des nombreuses escales antillaises prévues, nos familles vont également pouvoir nous rejoindre et en profiter. Profiter de la mer, des plages et du bateau, mais également revoir les filles, qui vont leur manquer à n’en pas douter !