Il est temps pour nous de quitter cette île fantastique qu’est Madère car une bulle est en train de se former entre Madère et les Canaries et cela risque de rendre le trajet pénible faute de vent. Nous avons donc prévu de quitter Quinta do Lorde ce dimanche 12 octobre afin d’aller passer une nuit au mouillage des îles Desertas puis de voir si les iles Samvagem valent vraiment le coup et enfin atterrir sur Tenerife. Nous laisserons pour une autre fois les iles de l’est des Canaries (Lanzarote, Fuerteventura et Grand Canaria) pour nous concentrer sur Tenerife et La Gomera. Un anglais, fou et courageux comme un anglais vient d’arriver au port le samedi soir après un combat de 8 jours pour venir de Lisbonne en solitaire avec un vieux gréement. Il a tout fait le vent dans le nez ! Le port lui dit qu’il va y avoir du vent à cause d’une dépression située sur les Açores et qu’il fait bien de rester au port, nous ne devons pas avoir la même météo ni les mêmes Fichiers Grib, mais bon, vu son état physique, je pense que le mieux pour lui, c’est de dormir 3 jours…
Nous larguons donc les amarres le dimanche vers 11h et filons vers les iles Desertas distantes de 16 milles environ en compagnie d’un voilier allemand « Lubini », un 37 pieds, qui s’y rend également. Il a un peu d’avance sur nous et il la conservera car nous décidons de rester sous grand-voile seule car il y a beaucoup d’effet Venturi entre les îles et les conditions de mer et de vent changent en permanence.
- 8 jours pour Lisbonne-Madère en solitaire, il faut au moins être anglais pour faire cela !
- Captain Eléa
- Bye bye Madère
- les Desertas et Lubini dans les haubans bâbord
- Captain Cléo
- Oups
L’arrivée sur les Désertas est « lunaire » car c’est un monde bien minéral qui nous accueille ! Quelques gardiens surveillent l’île au pied d’un éboulis et les trois iles ne sont que falaises et tombants. Le mouillage est tout petit, le vent est de 25 nœuds dans le nord ouest mais doit tomber dans la nuit et nous sommes à marée haute, ce qui implique que les vagues passent un peu par dessus la langue de rocher censée protéger le mouillage. Lubini étant arrivé le premier, il prend le corps mort et nous indique quand nous sommes à sa hauteur qu’il s’agit d’une ligne de fond où plusieurs voiliers peuvent s’attacher… Le mouillage est très rouleur et le vent mal orienté car il nous pousserait vers les falaises en cas de décrochage du bateau. Nous faisons quelques tours autour de Lubini qui plonge pour vérifier et décide de rester malgré tout. Je ne suis pas très joueur et, malgré les protestations de Cléo et Eléa qui ne s’étaient pas préparées à passer tout de suite une nuit en mer, nous filerons en direction du sud avant la tombée de la nuit. Le vent souffle toujours à 25 Noeuds le long des iles et nous faisons route sous grand-voile à un ris et sous trinquette afin de passer une nuit tranquille.
- Arrivée sur les Desertas
- Les Desertas
- Eléa révise sa géographie
- L’éboulis de la zone de mouillage
- La grotte
- Zoom sur la grotte
- Lubini au mouillage (il n’a pas du bien dormir…)
- Eléa n’est pas contente de partir !
- Coucher de soleil au large des Désertas
Le problème de ce changement de programme, c’est que nous allons arriver aux iles Salvagem de nuit, ce qui n’est vraiment pas recommandé car elles sont entourées de roches affleurantes dont certaines ne sont pas repérées sur les cartes. Nous zapperons donc également les Salvagem au grand dam de l’équipage. Nous marchons à 5/6 noeuds pendant la première partie de nuit et le vent tombe lamentablement vers minuit. Je viens heureusement de finir mon film du premier quart (à ce propos, le cinéma de plein air, c’est quand même bien…), et je laisse donc à Marine le plaisir de faire le sien au moteur (qui n’a toujours pas de nom !).
- GV 1 ris et trinquette tangonnée
- On trace !
- Essais de la caméra etanche
- Cléo se fait un roman dont vous êtes le héros
- Eléa tue le temps…
- Juste avant les dauphins
Nous pousserons au moteur jusqu’à 13h, le vent entre enfin et cette fois, nous mettons toute la toile ! Nous sommes au grand largue et filons à nouveau entre 4 et 6 noeuds en fonction des risées. Côté pêche, c’est Waterloo morne plaine ! Côté dauphins, c’est champagne vers 19h ! Un festival ! Nous avons arrêté de compter à 20 et ils sont restés jouer avec nous pendant une bonne demi-heure. La mer étant calmée et le vent très stable, j’accompagne les filles à l’avant (bien qu’elles n’aient pas leur gilet à ce moment) afin de ne pas en rater une miette. Elles savent qu’elles ont interdiction formelle d’aller sur la plage avant sans notre autorisation avec ou sans gilet. Cette fois Frédéric, on a la preuve en images et en vidéo !
- Marine repère les premiers dauphins, tout le monde file vers l’avant ! monica barre…
- Festival
- Tous en ligne (il y en a au moins 7)
- Elles sont à fond !
- On aura tout eu ce soir !
- …
Nous allons dîner en parlant dauphins toute la soirée. Eléa m’accompagne comme la veille pour le premier quart pendant une petite heure, histoire de voir Casiopée, et accessoirement de se regarder quelques Tex Avery sous les étoiles. Ca n’est pas au clair de lune car celle-ci apparaît curieusement vers 23h uniquement… Nous passons les feux des iles Salvagem en début de soirée et effectivement, pas question d’aller y traîner en pleine nuit.
En tout début de matinée du mardi matin, après s’être battu avec les réglages du génois et de la grand voile toute la nuit pour éviter grincement et battements (Marine a lutté tout son quart egalement), je rends les armes vers 8h, roule le génois, et fais route directe au moteur vers Bahia de Antequera à la pointe Nord-Est de Tenerife. Je repasse la main à Marine et vais écraser un peu dans la cabine avant. D’habitude, elle n’est pas très agreable en mer mais elle a un avantage notoire sur les autres : c’est la plus loin du moteur ! Nous passons la journée sous un soleil de plomb, la chaleur monte, c’est bon ça ! Quelques bricoles à réparer par ci par là et nous arrivons aux abords de Tenerife. Comme prévu, l’accélération du vent à la côte se produit et nous pouvons couper le moteur pour l’heure qu’il nous reste.
- Il fait chaud !
- Moteur, action !
- Quelques grains au loin
- Merci Cléo !
- La pavillonnerie, c’est pour Cléo, exit le Portugal, on hisse le pavillon espagnol.
- Arrivée sur Tenerife
- CNED sous Bimini
- Pause boisson pour Eléa
- On s’approche mais c’est loin…
- Et c’est reparti !
- Réparations du sac à voile
- Le mouillage est derrière la pointe !
Nous arrivons vers 18h au mouillage où un voilier Canadien est seul présent, nous mouillons l’ancre vers 8m de fond en face la plage de sable noir. Sitôt arrêté, nous sautons à l’eau avant la tombée de la nuit, pour nous rafraîchir et pour vérifier que l’ancre est bien plantée ! Pas de problème, tout est en ordre, on voit l’ancre depuis le bateau … et je plonge pour la toucher. Un banc de petits poissons entoure Méléos, il doit y en avoir des milliers. Pas de vague, pas de Houle, une bonne nuit en perspective…
Soit, je vous l’accorde, Jean-Pierre Canaries ça ne veut pas dire grand chose. Et je m’étais bien rendu compte en l’écrivant de la pauvreté de mon argumentation. Mais quelle joie de lire vos divers commentaires 🙂 Et oui, c’est trop beau (Merci Cath :-)) Jean-Pierre Mader existe. Merci aussi pour le formidable argument, démarre Mader ça claque. Jean-Pierre ça lui va bien à ce moteur, alors je repars en campagne avec ce nouveau slogan :
Quand y’a un trou d’air, t’as Jean-Pierre !
JP le Joyeux Pétaradeur.
Allez promis je vous laisse tranquille avec mon Jean-Pierre ;-). Et encore merci pour vos belles images et vos textes que l’on dévore. Bises a vous 4 !
C’est trop beau, il existe réellement Jean Pierre Mader!! Nous on croyait bêtement que Jean Pierre Madere était un jeu de mot pour Jean Pierre démarre (Ma-de-re) ce qui était plutôt bien trouvé pour un moteur! pff
Merci pour le clin d’oeil sur le gilet de sauvetage. Rien de tel pour rassurer une grand mère!!!
bonjour on est très content pour vous . On a une question comment mange-t-on le sucre de canne car on connait le sucre en grain ,en poudre ,marron en grain mais liquide jamais vu . Maintenant que vous avez vu les dauphins on veut voire les requins et après les pieuvres et si vous en voyez des baleines . On a une question pour Cléo joue-t-elle de la guitare aux dauphins . Si non elle devrait essayer , peut-être que les dauphins viendront pour écouter ?
je vous embrasse
Matis
Bonjour Matis, nous en avons acheté egalement mais nous n’avons pas gouté ! Nous pensons que ça doit servir à sucrer les yaourts par exemple… pour les pieuvres, nous en avons déjà … Mangé ! Désolé pour elles, mais c’est très bon ! Pas de requins en vue pour le moment mais quelques tortues de mer (3 uniquement). Nous espérons voir prochainement nos premières baleines entre Tenerife et la Gomera. Cléo se remet progressivement à la guitare, peut-être que les dauphins viendront un peu plus.
On vous embrasse.
Les Meleos.
Ça y est je vous crois. Vous êtes bien en pleines eaux sauvages avec les amis les dauphins. Merci de nous faire participer à ce magnifique voyage et merci pour ces leçons de vie.
Nous venons de recevoir votre colis surprise!! C’est ttrès gentil de votre part !!
Nous vous embrassons
emaf
Coucou!
J’ai hâte de lire la suite de vos aventures!
Sylvain: Bravo pour l’idée de Macumba pour l’éolienne!
Moi je n’ai pas beaucoup d’imagination pour le nom de votre moteur, à part peut être Buzz (ou buzz l’éclair) car avec lui on va vers l’infini et au delà (il va peut être falloir que je propose de nouveaux dessins animés à Maeryl quand même!)
Bye
Vous comprenez ce que je vis au quotidien, pas facile 😉
J’ai pas pris le temps de vous remercier : Merci pour la dédicace photo-porte ;)J’ai un mari qui monopolise le portable pour ces blagues !
Merci pour vos textes et photos, c’est toujours un plaisir de se connecter pour avoir de vos nouvelles.
Bises
Sophie
Salut Sophie, garde le ton mari, c’est bientôt un collector, on n’est plus très nombreux à connaître Jean-Pierre Madère…
Bises de Tenerife à Martin, Julie et au grand mélomane !
Marine, Seb, Parfois je regrette de pas connaitre vos copains !
Super ! Vous voila déjà dans les Canaries. Content que vous soyez bien arrivés.
Je viens de voir sur MarineTraffic que vous avez déjà pas mal visité 🙂
Hier, bizarre je n’avais pas réussi à voir votre position. J’ai envie de dire « qu’est-ce que Marine Traffic ? » ! 😉
Sinon pour les petits noms je propose :
– Jean-Pierre, pour le moteur. Parce que Jean-pierre « Madère ».
– Macumba, pour l’éolienne. Car
Elle a quitté son île
Pour un monde nouveau,
Loin des bidonvilles.
Oh Macumba, Macumba,
Elle danse tous les soirs (et finit par se détacher)
Pour les dockers du port
Qui ne pensent qu´à boire
Désolé 😉
Sylvain
Je vois que je peux compter sur les plus mélomanes des sinceurs pour nous proposer des noms ! Le concours est toujours ouvert et Macumba, ça va être coton pour le déloger du podium ! Pour Jean-pierre, ça va être compliqué maintenant car Jean-Pierre Canaries, on ne comprend plus !
Amitiés
Sébastien