Difficile de se mettre dans le bain de cette première traversée après ce beau départ. Nous venons de quitter 5 à 7 et le golfe de Gascogne s’ouvre devant nous. Les filles ont un peu de mal à gérer leurs émotions, il nous faut donc détourner leur attention, ce que nous faisons avec la mise à l’eau de la traine à maquereaux. Nous sommes en train de passer la pointe de Chassiron, et nous traversons une zone active de pêche. Et donc moins de 10 minutes après avoir mis la ligne, voilà la planchette japonaise qui remonte et Cléo sort de l’eau deux jolis maquereaux ! Excitation générale et but atteint : nous avons notre apéro et les filles aiment déjà ce début de voyage. On remet donc la ligne à l’eau pendant que le capitaine s’occupe d’occire les bêtes, et là, ça devient de la folie, sitôt la ligne posée, 1, 2 ou 3 maquereaux à remonter, un festival. 17 maquereaux en 1/2 heure à tout casser… Nous rejetons les plus petits au fur et à mesure et ne prélevons que ceux qui nous permettent de réaliser de bonnes rillettes de maquereau en plus des morceaux marinés pour le soir. Magnifique pêche, mais nous avons rentré la ligne de force, je commençais à trouver le temps long à vider les poissons sur la jupe arrière…
- Cléo remonte les 2 premiers maquereaux
- nos deux premiers maquereaux
- Un peu d’exercice …
- Les grands frères …
- Et hop des maquereaux marinés pour l’apéro !
- Premier coucher de soleil
Apres avoir laissé Chassiron à bâbord, nous abattons un peu afin de faire porter le génois. Nous naviguons ainsi à 5/6 nœuds et profitons d’un coucher de soleil splendide. Les quarts de nuits sont organisés de la manière suivante pour cette première navigation, je prends le premier quart du soir vers 22h et passe le relais à partir de 1h30 à Marine et Catherine effectue la fin de nuit depuis 4h jusqu’à l’aurore. La première nuit est très agréable mais on se traine un peu, on file toutes voiles dehors à une vitesse pépère entre 4 et 6,8 nœuds (notre pointe de fin d’après-midi) et passons en fin de nuit sous le plateau de Rochebonne ou quelques dauphins viennent nous saluer. L’AIS (appareil permettant de « voir » les cargos et bateaux de pêche) nous signale parfaitement tous les dangers susceptibles d’être croisés. Mais on se traine un peu au matin et nous envoyons le spi asymétrique vers 9h, le vent nous poussera 5 heures à 5 nœuds puis tombe, ce qui nous pousse à remettre le moteur en route pour quelques heures. Nous effectuons alors vers 18h un essai de génois tangonné avec frein de bôme sur la GV, le vent ayant basculé vent arrière. L’allure n’est pas très agréable, le bateau roule et achève Eléa qui inaugure le seau… Malheureusement pour nous, le vent tombe vers minuit et nous devons enrouler le génois et remettre le moteur en route. Un beau grain nous tombe dessus vers 1h et le ciel se zèbre d’éclairs, joli mais humide… Vers 8h, le vent a tourné et nous faisons route au près en déviant de notre route, pas de dauphins, ni de poissons mais nous avons la visite de deux oiseaux qui sont bien loin de toute terre et qui restent un moment sur Méléos, nous leur proposons le gîte et le couvert, et s’ils ne mangent pas, ils nous gratifient tout de même de quelques « cadeaux », le plus petit ayant un attrait particulier pour le carré et le clavier de l’ordinateur…
- Test de longe pour Eléa
- Catherine termine le dernier quart de nuit et profite de l’aurore.
- On en a rêvé …
- Pour certains c’est plus dur que pour d’autres…
- Oiseau perdu au large le dimanche midi
- Petit, mais au largage facile…
Nous sommes déjà le lundi 8 et à partir de 19h, nous faisons route directe au moteur. Nous le tenons toute la nuit, nuit magnifique avec une mer d’huile pendant laquelle je rédige l’article sur le départ. Le bruit sourd du moteur nous accompagne jusqu’à 11h30 le mardi 9. Dur d’avoir un sommeil efficace et nous sommes tous un peu vaseux… Les siestes se déroulent comme les quarts, à tour de rôle. Les filles commencent à trouver le temps long, nous commençons donc quelques jeux, pour l’école, on verra plus tard car le bateau bouge beaucoup. Vers 18h un groupe de dauphins nous accompagne pendant 15min, pas simple à photographier ! Il s’agit des premiers dauphins vus par Eléa, elle commençait à s’impatienter. Nous remettons à nouveau le moteur vers 19h car le vent a tourné et nous l’avons dans le nez… Et hop, un nuit de plus au moteur…
- Mouillage de pieds en guise de récréation
- Premier dauphin en mode furtif…
- Vue de l’avant
- Première vaisselle pour Cléo
- Ciseaux
- Sieste
- Sieste bis
- Mouillage de pieds bis
- Bossoir pour filles
Cette dernière nuit avant l’arrivée aux îles Cies sera la plus compliquée, nous sommes au large de la Corogne et il y a des bateaux partout. Je prends le premier quart avec des lumières dans tous les sens et 7 à 8 chalutiers autour de nous… L’AIS est vraiment génial, il nous permet vraiment d’éviter les collisions. Le quart de Marine sera plus sportif, Catherine et moi l’accompagnons un moment car la brume tombe et notre visibilité est très limitée (100m ?), nous activons le radar pour confirmer les positions de l’AIS au cas où… Nous croisons des bateaux à moins d’un demi-mille, nous entendons leur moteur, mais nous sommes aveugles… un peu flippant ! Le brouillard se lève en fin de quart de Catherine et nous apercevons au loin le cap Finisterre.
- C’est un fameux trois mâts…
- Cours de musique
- Dauphin 2
- RAR (Rien À Rajouter)
- Finiterre
- …
- Pêcheur d’Espagne
- …
- La côte
- Occupations
- Le Cap Finisterre
- Hissons les couleurs !
- Cap Finisterre bis
- Îles Cies en vue
- L’île tortue (selon Eléa)
- Îles Cies, Isla del Norte
- Bobby heureux d’arriver
Toute cette journée du mercredi 10, nous aurons encore le vent dans le nez et ferons route sous GV et moteur… Pas confortable, mais nous longeons la côte ce qui nous permet d’occuper notre esprit. Cette côte est très montagneuse et très jolie, les rias du nord doivent être très sympathiques, tout comme le mouillage situé derrière le cap Finisterre. Nous laissons celui-ci à bâbord à 10h40, le vent se lève pour cette dernière longueur (24-27nds) et nous arrivons heureux au mouillage de la Playa de Figueras, Île del Norte, islas Cies à 21h30. Un voilier sous pavillon Allemand nous accompagne sur ce mouillage un peu rouleur mais protégé du vent du sud… Enfin une bonne nuit en prévision. Position 42°13,879’N 8°53,865’O.
Au sujet de notre position, vous pouvez nous suivre lorsque nous sommes près des côtes à moins de 30 milles ou lorsqu’un cargo relai notre signal AIS. Pour cela, rendez-vous sur le site www.marinetraffic.com et tapez MELEOS pour le nom du bateau, vous aurez ainsi notre dernière localisation. Bien sûr, lorsque nous sommes arrêtés dans un port, nous coupons l’AIS.
Hasta Luego.
Route La Rochelle Iles Cies, en rouge le prévu, en vert le réalisé… 530 milles parcourus.
Coucou =D
Alors comment allez vous ? D’après ce que je vois, il fait un temps superbe !
Comment c’est passée la reprise de Cléo et Eléa ? Es-ce que c’est dur d’écrire sur un bateau…?!
Moi, je commence a m’adapter dans mon nouveau collège mais ca a quand même été dur =)
Comme le disait Ilyan, nous nous sommes mis au surf ! C’est super !
Gros bisous a tous <3
Maëlys
Ps: Au fait, Cléo, j'ai perdu le petit papier que tu m'avais donné au début des vacances… du coup je ne sais plus si tu as une adresse mail personnelle ? Si oui peut-tu me la redonnée…?!!!
Merci =D
Quel beau récit!
Mon petit rituel du soir c’est d’aller faire un tour sur le site pour voir si il y a un nouvel article de publié.
J’imagine que ce n’est pas facile pour les filles de se faire à ces nouveaux rythmes et que tout ça c’est un énorme changement pour elles!
J’espère qu’Eléa va mieux et que sa grande sœur ne la chambre pas trop!
En tout cas je me rend compte que ça n’est pas de tout repos cette aventure et chapeau à Marine d’avoir pris le quart brouillard! C’est vrai, naïvement je ne m’étais pas imaginé ces contraintes de navigation de nuit! Mais ça fait parti de l’aventure!
Vive internet qui nous permet de vous suivre.
Et comme dirait ma grande sœur: vous êtes déjà loin et pourtant si proche!
Bon courage pour le début de la navigation à 2+ les filles
Gros bisous
Si loin et pourtant si proche!!
Merci de nous faire vivre votre aventure à travers vos récits… J’ai l’impression d’entendre le bruit de la mer (ah moins que ce soit celui de la Mayenne?) et les cris des oiseaux (ah moins que ce soit celui des poules?!… mais, disons que chez nous, au moins, on a le droit à des œufs en plus des crottes!!)
Gros bisoux aux filles!