Alors que nous avions envisagé initialement de quitter le mouillage de l’île de San Martino (Îles Cies) vers 4h du matin pour rejoindre le port de Lexoes dans la banlieue de Porto à environ 70 milles soit 14 heures de moteur avec le vent dans le nez, nous décidons finalement de partir après dîner et de faire un maximum de route de nuit afin d’arriver en milieu d’après midi au Portugal.
Si nous ne rencontrons pas de difficulté à relever le mouillage, la drisse de grand-voile a la bonne idée d’aller se coincer entre un échelon de mât et un Lazy-bag… Il n’y a donc pas trop à réfléchir, et avant que la nuit ne tombe, me voilà grimpé à mi-mât (en sécurité) au moteur par 20 nœuds de vent… Ça impressionne écrit comme ça, mais en fait tu montes, tu descends et tu ne profite pas trop du paysage et pas le temps de sentir les mouvements du bateau… Nous montons donc la grand-voile et allumons les feux de navigation, malheureusement, les feux avant (secteurs vert et rouge) ne marchent pas ce qui est ennuyeux compte-tenu de la nuit sombre que nous allons avoir malgré la pleine lune. Je me retrouve donc à quatre pattes à l’avant pour comprendre ce qui ne fonctionne pas. En ouvrant la baille à mouillage, je constate qu’un des fils d’alimentation de l’ampoule est cassé net par l’oxydation. Pas le temps de finasser, il faut refaire les connexions et il me reste des connexions étanches en stock. Dix minutes plus tard, le problème est réglé (compter 5 minutes pour chercher les bons outils bien rangés dans les fonds et 5 autres minutes pour réaliser l’opération sans perdre les dits outils…), mais le vent monte et il faut maintenant prendre un ris dans la grand-voile afin de permettre à Marine et Eléa qui prennent le premier quart de ne pas être surtoilée malgré que nous soyons au moteur (Eléa réussira à tenir une heure, ce qui est pas mal pour un premier quart de nuit).
Le ciel est très voilé et la pleine lune n’apparaît que par moments. Quand elle est masquée, la traînée de l’hélice dans l’eau est phosphorescente et durant toute la nuit, des dauphins viendront nous tenir compagnie. Nous ne pouvons prendre de photo, mais il faut imaginer des torpilles phosphorescentes longeant le bateau et sortant de l’eau de temps à autre en soufflant ou en sautant. La première apparition est surprenante mais les suivantes sont magiques ! Il en vient de partout, sur bâbord, sur tribord, dans l’étrave… La nuit paraît moins longue avec cette animation.
Nous longeons la côte et les lumières des habitations sont presque continues. Les lumières des phares et des éoliennes sont clairement identifiables et seules les embouchures de fleuves ne sont pas illuminées. La nuit atténue la perception de la houle qui est très grosse, et malgré le moteur, nous devons incliner notre route par rapport à la route directe afin de passer cette houle correctement.
Catherine nous remplace pour le dernier quart et devra tirer un bord plus franc encore pour appuyer la grand-voile et rendre le trajet plus supportable. Au petit matin, il nous faut jouer avec les bouées des pêcheurs, il y en a partout et elles sont dans le soleil, nous les voyons donc très tardivement. Si tardivement d’ailleurs que j’en accroche une en relevant Catherine de son quart avec Cléo. Un bruit nous surprend, je pense dans un premier temps qu’une ligne s’est prise dans l’hélice et je fonce au niveau du moteur voir si il n’y a pas une voie d’eau. En remontant, je constate dans notre sillage des bouées que nous n’avions pas vues, l’une d’entre elles a du se prendre dans la quille et racler la coque, dès que les eaux le permettront, j’irai y jeter un œil.
- Petit matin
- Réveil loisirs créatifs
- Cléo est joueuse
- Pour Ben
- Sous pilote
- Nous croisons Club Med 2 !
Nous ne croisons que peu de bateaux et cargos pendant cette nuit mais rencontrons notre première éolienne offshore. Avant l’arrivée sur Lexoes, nous croisons le navire amiral du Club Med, le 5 mâts Club Med 2 qui file également vers le port. Je n’ai vraiment pas d’affinité avec les immeubles flottants, mais j’avoue que je ne dirais pas non à une virée sur ce type de bateau, il a belle allure !
L’entrée dans le port de Lexoes se fait sans encombre en milieu d’après midi (nous slalomons tout de même entre les dériveurs, le pilote du port et des cargos) et nous nous amarrons au ponton visiteur. Nous allons faire les formalités administratives avec Marine pendant que les filles commencent leurs cours du Cned. Le personnel est sympathique et accueillant, le port lui n’est pas d’une première jeunesse et le vent de sud l’a rempli de détritus, mais il semble prisé et le clan français est particulièrement fourni. Nous déplaçons le bateau suite à notre enregistrement et nous retrouvons sur la même panne qu’Olivier et Annie qui naviguent sur leur Sun Odyssey 42.
- Arrivée sur Lexoes
- Entrée du port de Lexoes
- …
- Un air de Franck O’Gehry ?
- Les 5 mâts du Club Med 2
- Club Med 2 à quai
- Port de commerce
- Méléos dans les détritus…
- Ambiance feutrée
Une bonne douche et un bon repas nous attendent avant de faire une visite de Porto le dimanche 14, Catherine repartant pour La Rochelle par l’avion du lundi.
Ça doit être cool d’avoir comme voisin de classe des dauphins, ils ne doivent pas être trop bavards !!! Est-ce que les profs sont sympas? Et la cour de récré n’est-elle pas trop… humide?
Bises
Les petits et gros Bourdons
Que de belles images vous nous décrivez. Nous avons l’impression de lire quelques pages d’une très belle histoire en famille. Merci de nous faire partager votre grand voyage. Bon vent pour la suite. A bientôt sur la toile. Bises .
Bonjour à toute la famille
C’est bon, les étapes se passent bien, avec quelques péripéties pour tenir en haleine les lecteurs. Bonne continuation ! Et bonjour au dauphin !
premieres navigations et premieres emmerdes avec les premieres reparations d’urgences… le debut d’une longue série…
Après avoir lu au moins 5 fois le dernier message, je me demandais pourquoi vous aviez avancé le départ pour Porto.
Comme je sais que vous n’étes pas portés sur le Porto, il m’a fallu chercher autre chose….
Enfin, un déclic, comme une évidence, absolument tout faire pour éviter du retard a Porto en tenant compte des impondérables et aléas.
Pour rien au monde arriver en retard …..
Des fois que Cath loupe son vol ….
Chapeau bas…
J’Immagine la fiesta à bord de méloés au retour de l’aéroport……
Bon aller, sérieusement bon vent pour la suite.
Dominique.
Quel beau récit, on est avec vous, d’émotions mécaniques en émotions esthétiques… Bises à toute la famille
Sylvie
bonjour à tte la famille,
ouf ! les balises refonctionnent & ça ne vient pas du câblage du « beau » pupitre …..quoique si je me souviens bien c’est Seb qui a fini le câblage !!!
bon on voit que vous gérez bien, & c’est avec grand plaisir qu’on prend le tps de lire vos aventures !
bon vent, bonne route & soyez prudent.
biz
Hi Méléos,
Tous ces récits donnent vraiment envie de se loger dans un p’tit coin de Méléos pour profiter avec vous de cette superbe expérience… enjoy!!!
Concernant cette éolienne, vous etes passé devant une des premieres éolienne flottante au monde… c’est pas rien!
bises from Donostia (San Sebastian)
Bon j’y étais avec vous, particulièrement pendant le quart de nuit aux dauphins phosphorescents, vous êtes mieux à Porto que dans les tempêtes et vents violents qui habitent le Languedoc en ce moment !!!
Bises à toutes et amitiés à Seb.
Kimkim
Bonjour Sébastien et toute la famille,
Je suis ravi de constater que tout se passe pour le mieux et que le meilleur reste à venir ! Seb, s’il te plaît, n’hésite pas a déployer ta perche IOR surtout lorsque tu navigues de nuit, bonne route à toutes et tous.
JF
je vois qu’il y a deja de l’ambiance !! et des petits tours de cache cache.
on veut des photographies des dauphins…..sinon on n’y croit pas !!
je vous embrasse
frederic